
Arrêter la cigarette électronique, c’est possible
Arrêter la cigarette électronique est une étape logique pour de nombreux vapoteurs. Après avoir quitté le tabac grâce à la vape, il devient naturel de vouloir aller plus loin et se libérer totalement de toute dépendance.
La cigarette électronique a révolutionné l’arrêt du tabac. Elle a permis à des millions de fumeurs de tourner la page de la combustion et de réduire considérablement les risques pour leur santé.
Mais elle reste un outil de substitution, qui entretient une habitude et une dépendance à la nicotine.
En 2022, le Baromètre de Santé publique France a estimé que 7,3 % des adultes en France, soit environ 3,5 millions de personnes, utilisaient la cigarette électronique.
Parmi ces vapoteurs, 43 % avaient totalement arrêté de fumer, ce qui correspond à 1,5 million de personnes. En revanche, 14 % continuaient à fumer de temps en temps et 41 % associaient vapotage et tabac au quotidien.
À ces utilisateurs s’ajoutent 2,1 % de la population adulte, soit plus d’un million de personnes, qui avaient non seulement cessé le tabac mais aussi abandonné la vape.
Au total, ce sont donc plus de 2,5 millions de Français qui ont arrêté de fumer grâce à la cigarette électronique ou après en avoir fait usage (données Santé publique France, Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 31 mai 2023).
Chez Hemp Selection, nous accompagnons quotidiennement des fumeurs et des vapoteurs dans leur parcours de sevrage. Nous savons qu’arrêter la cigarette électronique est un projet exigeant, mais réaliste si l’on adopte une méthode progressive et adaptée.
Cet article vous explique en détail les stratégies efficaces, tout en partageant notre vision sur le rôle de la vape et des substituts nicotiniques.
Pourquoi vouloir arrêter la cigarette électronique ?
La cigarette électronique est d’abord un outil de réduction des risques. Contrairement au tabac fumé, elle ne contient pas de goudrons, ne produit pas de monoxyde de carbone et ne repose pas sur la combustion.
Cela représente une différence majeure, puisque ce sont ces éléments qui provoquent les maladies cardiovasculaires et les cancers liés au tabagisme.
Cependant, vapoter n’est pas un acte neutre. L’inhalation régulière de propylène glycol, de glycérine végétale, d’arômes et parfois de nicotine n’est pas dénuée de conséquences.
Les recherches montrent que la vape reste infiniment moins dangereuse que le tabac, mais pas totalement inoffensive. ( Voir notre article Vape ou tabac : quel est le plus dangereux ? pour en savoir plus. )
Une enquête de Santé publique France de 2023 indique aussi qu’environ 30 % des anciens fumeurs devenus vapoteurs souhaitent à terme arrêter complètement la cigarette électronique.
Beaucoup de vapoteurs constatent également qu’ils restent dépendants :
- dépendance chimique à la nicotine, qui agit sur le cerveau ;
- dépendance comportementale au geste, au rituel et aux habitudes ;
- dépendance sensorielle aux saveurs et à la vapeur visible.
Dans une logique de santé globale, arrêter la cigarette électronique représente donc la dernière marche vers une liberté totale.
Le chemin type est souvent le même : tabac > vape > baisse progressive de la nicotine > arrêt complet de la cigarette électronique.
Changer ses habitudes : la première étape
La cigarette électronique s’intègre très vite dans la vie quotidienne. Comme le tabac autrefois, elle se rattache à des moments précis : le café du matin, la pause au travail, la détente du soir, les trajets en voiture ou encore les sorties entre amis.
Ces routines rendent l’arrêt difficile, car elles associent la vape à des instants agréables ou apaisants.
Pour progresser, il faut casser ce lien comportemental. Voici quelques stratégies concrètes :
- Décalez la première bouffée de la journée de 10 à 15 minutes, puis de plus en plus.
- Supprimez le vapotage en voiture et remplacez-le par de la musique ou un podcast.
- Occupez vos mains avec un objet (bouteille d’eau, bille anti-stress) lors des pauses.
- Évitez les déclencheurs : si vous associez le vapotage au café, essayez le thé ou l’eau citronnée le matin.
Ces petits changements, répétés chaque jour, réduisent progressivement la force de l’habitude. L’objectif est clair : ne plus associer systématiquement le plaisir d’un moment à la bouffée de cigarette électronique.
Réduire progressivement la nicotine des e-liquides
La nicotine est au cœur de la dépendance. Cet alcaloïde stimule les récepteurs nicotiniques du cerveau et libère de la dopamine, créant un effet de récompense immédiat. C’est cette action chimique qui entretient le besoin de vapoter.
Avec la cigarette traditionnelle, la nicotine est absorbée très rapidement, créant un « shoot » intense. Avec la vape, l’absorption est plus lente, mais régulière. Résultat : on vapote plus souvent pour maintenir un niveau constant de satisfaction.
La stratégie la plus répandue pour arrêter consiste à réduire progressivement le taux de nicotine :
- Commencer avec un dosage adapté à son profil de fumeur (ex. : 12 ou 20 mg/ml).
- Passer ensuite à 6 mg/ml, puis à 3 mg/ml.
- Terminer par des e-liquides en 0 mg/ml.
Chaque palier doit durer plusieurs mois, parfois plusieurs années. L’erreur fréquente est de descendre trop vite, ce qui pousse à compenser en augmentant la fréquence des bouffées. Pour éviter ce piège, il est essentiel de garder une vape mesurée et de rester attentif à ses sensations.
Une fois arrivé au 0mg, le vapoteur est libéré de la dépendance chimique. Il reste cependant la dépendance comportementale et sensorielle, qu’il faudra travailler séparément. Si le passage au 0mg reste difficile, les substituts nicotinique rentrent en jeux, on y reviendra plus tard.
Limiter le plaisir sensoriel pour arrêter la cigarette électronique
Arrêter la cigarette électronique ne signifie pas seulement dire adieu à la nicotine. Cela implique aussi de réduire le plaisir lié aux arômes, à la vapeur et à la gestuelle.
Les sens jouent un rôle central dans l’addiction : la vue, l’odorat et le goût stimulent des zones du cerveau associées au plaisir et renforcent la dépendance. Comprendre ce mécanisme permet d’agir plus efficacement sur ces stimuli.
Réduire la vapeur
Le volume de vapeur est une source de satisfaction visuelle. Voir un nuage dense à l’expiration stimule le cerveau et renforce l’attachement au geste. Pour limiter cet effet, il est conseillé de choisir un matériel moins puissant, avec une faible production de vapeur. Les pods discrets ou les résistances en inhalation indirecte sont parfaits pour cette étape.
Réduire les arômes
Les arômes apportent une dimension gustative forte, qui remplace le plaisir du tabac. Les saveurs sucrées et fruitées sont particulièrement addictives. Pour réduire cette dépendance sensorielle, deux solutions existent :
- choisir des e-liquides neutres, peu aromatisés ;
- Diluer son e-liquide avec de la base neutre pour en diminuer le goût.
Avec le temps, le vapotage devient fade et perd son attrait, ce qui facilite l’arrêt.
Les substituts nicotiniques : quelle place pour arrêter la cigarette électronique ?
Patchs, gommes, pastilles, inhalateurs, sachets… Les substituts nicotiniques existent depuis des décennies et sont remboursés par la Sécurité sociale en France. Leur objectif est de délivrer de la nicotine sans avoir recours à la combustion ni au vapotage.
- Les patchs : collés sur la peau, ils diffusent une dose stable tout au long de la journée. Ils conviennent à ceux qui veulent éviter le geste.
- Les gommes : elles apportent une dose ponctuelle, mais limitée. Leur usage répété peut provoquer irritations buccales.
- Les inhalateurs : ils imitent la gestuelle, mais l’absence de vapeur rend l’expérience peu satisfaisante.
- Les sachets de nicotine : discrets, placés sous la lèvre, ils rappellent le snus scandinave mais sans tabac. ( Interdiction en France premier semestre 2026 )
Ces outils peuvent être efficaces, mais leur succès dépend du contexte dans lequel ils sont utilisés.
L’avis de Hemp Selection sur les substituts nicotiniques
Chez Hemp Selection, nous pensons que les substituts nicotiniques sont utiles, mais pas en première intention. Aujourd’hui, le corps médical les prescrit comme seule méthode de sevrage.
La cigarette électronique n’est pas reconnue officiellement, alors qu’elle reste le moyen le plus efficace pour les gros fumeurs.
Notre vision est différente et repose sur une stratégie en plusieurs étapes :
- Utiliser la cigarette électronique pour arrêter le tabac. Elle garde le geste, le hit en gorge et le rituel. C’est une transition réaliste et efficace.
- Réduire la nicotine via la vape. Descendre progressivement les dosages permet d’éviter la frustration. Notamment à l’aide de la nicotine hybride, on conserve le « hit » tout en baissant le taux de nicotine.
- Introduire les substituts nicotiniques pour finir le travail. Une fois le tabac et la vape mis de côté, patchs et gommes deviennent des alliés pour se libérer totalement de l’action de fumer ou vapoter.
Cette approche combine le meilleur des deux mondes : la vape comme outil de sortie du tabac, et les substituts comme soutien final vers une vie sans dépendance.
Attention au risque de rechute
Arrêter la cigarette électronique ne doit pas mener à un retour au tabac. C’est le principal danger d’un sevrage mal conduit. Un arrêt trop brutal peut provoquer un manque intense, entraînant une rechute vers la cigarette traditionnelle.
Il faut rappeler un point crucial : la nicotine n’est pas cancérigène. Elle crée la dépendance, mais ce sont les goudrons et le monoxyde de carbone de la combustion qui provoquent cancers et maladies cardiovasculaires. ( Voir notre article Les effets de la cigarette électronique sur les poumons pour en savoir plus )
Ainsi, vapoter reste 95% moins nocif que fumer. L’objectif est donc de progresser étape par étape, sans retour en arrière, en consolidant chaque victoire.
S’entourer et se faire accompagner pour arrêter la cigarette électronique
Le sevrage est plus efficace avec un accompagnement. Plusieurs solutions existent :
- Tabac Info Service (39 89) : une ligne gratuite avec des tabacologues disponibles.
- Groupes d’entraide en ligne comme Je ne fume plus sur Facebook : partager ses difficultés et ses réussites motive énormément.
- Consultation médicale : un médecin ou un tabacologue peut proposer un suivi personnalisé.
Chez Hemp Selection, nous proposons aussi un accompagnement unique. Un rendez-vous personnalisé d’une heure permet d’analyser votre profil, vos habitudes et vos objectifs. Nous construisons ensuite un plan d’arrêt adapté, que ce soit pour le tabac, la nicotine ou la cigarette électronique.
Conclusion
Arrêter la cigarette électronique est un défi exigeant, mais accessible avec méthode. Le parcours le plus efficace repose sur trois axes :
- Modifier ses habitudes pour réduire la dépendance comportementale.
- Diminuer progressivement la nicotine pour se libérer de la dépendance chimique.
- Limiter le plaisir sensoriel et, si besoin, utiliser les substituts comme soutien final.
Nous sommes convaincus que la cigarette électronique doit être vue comme une étape indispensable pour les gros fumeurs. Elle permet de quitter le tabac sans douleur.
Mais elle ne doit pas être l’ultime destination : avec l’aide des substituts nicotiniques et un accompagnement adapté, il devient possible d’arrêter complètement la cigarette électronique et de retrouver une liberté totale.
Chaque étape franchie est une victoire. Arrêter de fumer, puis arrêter de vapoter, c’est se rapprocher jour après jour d’une vie sans dépendance et en meilleure santé.